Dans la période que nous vivons les hommes sont fortement remis en cause dans leur masculinité.
Les femmes sont de plus en plus autonomes sur le plan économique, social et familial.
Affectivement plus exigeantes, elles veulent des partenaires qui aient fait un travail sur eux et
qui puissent leur permettrent de vivre leur féminité…
C’est un vrai défi pour une génération de garçons qui n’a pas reçu de ses pairs, de ses pères,
un modèle satisfaisant à suivre.
Comment le tango argentin va les aider ?
En tango, les rôles sont clairement définis,
l’homme va choisir les directions et la femme
va le suivre, l’écoute corporelle des partenaires
étant la clef de leur communication.
Dans ce monde non verbal, l’homme va pouvoir
exercer sa créativité en offrant clarté, stabilité
et énergie pour que la femme interprète avec
réceptivité et sensualité.
Tout au long de l’apprentissage, les obstacles que les hommes rencontreront pourront être
surmontés grâce à la progression des exercices que j’ai mis en place au cours de ces treize années
d’enseignement.
Pour les hommes, qui n’ont jamais dansé, même le slow,
le tango n’est-il pas trop technique ?
Pour un homme danser le tango, c’est beaucoup plus facile
que n’importe quelle danse, car il peut prendre son temps,
il n’a pas à se déhancher, et il a le plaisir immédiat de tenir
une femme dans ses bras. Une fois que j’explique comment
faire pour ne pas se marcher sur les pieds, c’est que du
bonheur !
Vous insistez beaucoup sur la nécessité de changer de partenaire tout au long de vos stages ?
C’est capital, car le tango c’est comme une langue étrangère, vous n’apprenez pas l’anglais pour ne
le parler qu’avec une seule personne, plus vous écoutez d’accents différents et mieux vous parlez ;
en tango c’est pareil, même ceux qui viennent en couple trouvent un bénéfice important à danser
avec les autres, ne serait-ce que pour le plaisir de se retrouver.
Votre stage s’intitule Tango-Relationnel, qu’apporte la partie relationnelle ?
Sur les six heures que nous passons chaque jour ensemble, nous dansons environ quatre heures
réparties dans la journée et nous gardons des temps d’échange à deux, entre hommes, entre
femmes et en groupe.
Le but est de développer la compréhension, la complicité, la camaraderie, l’intimité, la joie
dans la pratique de la danse et dans la vie du groupe.
C’est vrai qu’on vous entend souvent rire ?
Je pars du principe qu’on apprend mieux en riant. La légèreté est souvent l’amie de la profondeur.
Et puis, rien de tel que l’humour pour dédramatiser nos petites misères et pour faire de grandes
prises de conscience sur nos blessures.
N’oublions pas que l’idée c’est de passer de
bonnes vacances dans un lieu féerique, en
mangeant bien, avec des gens ayant la
même ouverture d’esprit, en écoutant de la
bonne musique, en dansant avec des
partenaires remplis d’humanité et de bonne
volonté, alors autant le faire en se marrant !