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Eva Wagner interviewée en ARGENTINE



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    BUENOS AIRES RENCONTRE
    – Tango: une méthode française Parcours peu banal: une Française invitée par une université argentine à donner des cours… de tango. Pourquoi les Argentins font-ils appel à elle?
    "J’ai développé un concept qui conçoit le tango comme un langage corporel", explique-t-elle. Hôtesse de l’air de métier, Eva Wagner a fait le choix il y a quelques années de se consacrer à sa passion pour le tango. Une passion née un peu par hasard: "J’ai assisté un jour à un spectacle à Buenos Aires, j’avais 30 ans, je pensais que c’était trop tard pour commencer le tango.

    Puis j’ai rencontré Rodolfo Dinzel, un très bon pédagogue et un grand maître de tango. A l’époque, on restait 4 ou 5 jours pour Air France. A chaque fois, j’en profitais pour danser; et je venais aussi pendant les vacances". Elle s’est installée il y a deux ans et demi à Buenos Aires, avec ses trois enfants.

    Comme ses compatriotes installés ici, elle s’est adaptée à l’idiosyncrasie locale: "En France, j’avais un agenda délirant, je prévoyais continuellement avec six à huit mois d’avance, à cause des vacances etc. Ici ce délai a été ramené à deux jours! Ça m’a permis de lâcher un peu, de surfer au jour le jour".

    Elle va en milonga trois à quatre fois par semaine, à la fois dans"des lieux un peu paumés à Villa Urquiza" mais aussi dans "les grands classiques". Une langue Eva donne aujourd’hui des cours pratiques de "tango relationnel" à la faculté de théâtre de l’université de Lanus. Une méthode dont le principe est simple: le tango, c’est aussi une langue.
    Les règles de la communication peuvent donc très bien s’appliquer à cette danse, et en plus, c’est ludique. Pas question donc, dans les cours et les stages que propose Eva, d’apprendre des figures, mais d’explorer, à deux, des jeux des questions et réponses. Une approche qui peut donc convenir aussi aux débutants peu friands de technique, notamment "ceux qui se sentent vraiment de bois, qui ne savent même pas danser un slow"! Elle ajoute: "Pour les femmes européennes, le tango ce peut être une expérience énorme, car elles confondent parfois suivre un partenaire et s’y soumettre". Pour elles, pas toujours simple donc de se mettre au tango –qui, en plus, a une image plutôt macho. Or, considère Eva, "c’est jouissif d’exprimer son féminin avec un homme qui choisit les directions".

    Dans ses stages, estime-t-elle, les hommes sont quant à eux confrontés à la nécessité de prises de décision pour deux (avancer, reculer, tourner…): "ça a des effets dans leur vie de tous les jours". Une thérapie Eva propose aussi des ateliers de "tango management" en entreprise une méthode qu’elle a mise au point suite à la sollicitation d’une entreprise pharmaceutique française: "On voit bien que le tempérament personnel est différent de celui qui s’exprime au travail". Une thérapie? "Le tango, c’est un autre lieu de rencontre; les enjeux du couple s’y manifestent différemment.

    En tango vous pouvez repérer une peur, par exemple. Exprimé de manière corporelle, ça devient clair pour les deux et ça ouvre donc une possibilité très concrète de faire évoluer le lien". Eva participe d’ailleurs avec Rodolfo Dinzel aux activités que la Fundación Tango Argentino propose dans les hôpitaux argentins, notamment le groupe de recherche sur les applications psychologiques et thérapeutiques du tango.

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  • Kalessa

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