Hymne à l'amour et à notre valeur.
Cheminer pour passer de l'amour conditionnel de soi-même (je m'aimerai "quand" ou "si") à l'amour inconditionnel de soi-même.
Ainsi aimer toutes nos facettes, les honorer jusqu'à ressentir des larmes de gratitude, pour tout le chemin que nous avons parcouru, les épreuves que nous avons traversées et transformées.
Avancer dans la vie avec la certitude intérieure que nous sommes une belle personne, avec ses particularités uniques, et oser ouvrir notre coeur avec confiance.
Ce texte est un hymne à l’amour et à notre coeur magnifique, grâce auquel nous
pouvons découvrir la bonté, le merveilleux, l’inconnu, et vibrer à la beauté de la
Vie.
Ce terme,” l’amour”, recèle toute une palette de sentiments, et recouvre des
réalités bien différentes depuis aimer son enfant, son compagnon, Dieu ou ... le
chocolat !
Comme les Inuits ont des dizaines de mots pour désigner la neige, différentes
sortes de neige, je rêve que le vocabulaire français s’enrichisse d’une multitude
de mots pour exprimer les multiples aspects de l’amour, ses diverses nuances.
J’ai cru longtemps, pour l’avoir tant de fois lu, entendu, qu’on cherchait à
l’extérieur ce qu’on ne trouvait pas à l’intérieur. Concrètement, que le chemin
à faire, c’était de revenir à soi-même pour s’aimer inconditionnellement, et
pouvoir alors véritablement aimer, se réjouir du bonheur de l’autre, dût-il ne pas
passer par nous.
Dans l’absolu, oui c’est juste. Dans le relatif, et tant que nous ne sommes
pas “éveillés”, libérés de nos peurs, de nos limitations, nous sommes dans le
relatif, osons reconnaître à quel point nous avons besoin de nous sentir aimés,
constamment besoin de témoignages d’amour, de marques d’intérêt.
C’est pourquoi, lorsqu’on se sent véritablement aimé, les autres désirs perdent
de leur importance, biens matériels, succès, promotions... Ce n’est pas pour rien
que l’on dit vivre d’amour et d’eau fraîche.
Parfois, il peut y avoir une blessure telle que nous ne ressentons plus ce besoin
vital de recevoir de l’amour. On peut se blinder pour moins souffrir. Nous
sommes alors plus dans la survie que dans la Vie... Jusqu’au jour où l’Univers,
dans son infinie bonté, crée une opportunité qui va à nouveau nous ouvrir le
coeur. Car, comment sentir la douceur d’une caresse aimante, si j’ai une armure?
L’aspiration à l’Unité, à la Plénitude
Je vous propose de faire un saut en arrière en remontant à votre.. conception!
Laissez vous imaginer... Parmi des milliards de spermatozoïdes, un seul, j’aime
à dire le plus fort, le plus ingénieux va être vainqueur, et féconder l’ovule pour
donner naissance à un être unique, l’être que vous êtes. Jamais il n’y a eu un
être comme vous, jamais il n’y en aura un comme vous.
Chacun de nous est une merveille. Et quand nous nous sentons reconnus, aimés,
dans notre extraordinaire unicité, quelle joie!
Foetus, nous ne faisions qu’un avec notre mère. Pas de ressenti de séparation,
pas la conscience d’un “Je” séparé de l’autre.
Sentiment océanique...
Cette unité s’est imprimée en nous, trace indélébile, que toute notre vie nous
allons rechercher, consciemment ou pas, et que nous pouvons retrouver dans
l’état amoureux ou dans l’état d’éveil, où toute séparation est abolie, où nous
faisons Un avec tout ce qui est.
On a oublié dans notre culture la dimension spirituelle de l’état amoureux. On
ne tombe pas amoureux par hasard, nous avons tous un savoir subconscient de
ce que l’amour peut nous apporter, et nous avons soif de retrouver cette félicité
première.
Quand nous tombons amoureux ou tombons en amour, comme disent les
Canadiens, c’est tout notre être qui est ébranlé. Rappelez vous ces vers
mémorables de Racine dans Phèdre :
“Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue, un trouble s’éleva de mon âme éperdue.
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler
Je sentis tout mon corps et transir et brûler.”
Le coup de foudre est effectivement un choc pour le corps, qui sait qu’il y
aura un avant et un après, qu’il se passe quelque chose d’essentiel “essence-
ciel”, qui parle de la rencontre des essences de deux êtres, au- delà de leurs
personnalités, et qui est un chemin pour toucher le ciel...
L’égo, cette partie de nous qui est maître à bord, qui dirige, contrôle notre vie
dans nos relations affectives, pressent son effacement, au moins d’une façon
temporaire, selon l’évolution de ce coup de foudre. L’ego va céder le pas, et
grâce à cette éclipse temporaire, un nouveau monde va s’ouvrir pour les amants,
s’ils osent, bien sûr, s’ouvrir à cet inconnu.
Le coup de foudre, et l’état amoureux qui le suit, nous fait sortir de nos zones de
confort, de connu, de sécurité, et une réaction bien humaine, c’est de freiner,
résister, fuir.
Que vais-je décider ?
Imaginez- vous en train de vous baigner, une énorme vague arrive avec toute sa
puissance. Puis-je lui dire non, tu ne dois pas exister ? La sagesse est d’aller dans
son sens, de ne pas lutter contre, sous peine de graves ennuis.
Il en est de même avec l’état amoureux. Vais-je prendre le risque de lui dire
oui, le risque d’être chamboulé, le risque d’avoir peur ? de me retrouver? d’être
heureux? mais ne dit-on pas “qui ne risque rien n’a rien” ?
Accepter de vivre l’état amoureux est une grande aventure, et comme toute
aventure, riche en découvertes.
Pour qui n’a jamais connu cet état, les mots, aussi évocateurs soient-ils,
resteront des mots; de même, pour qui n’a jamais savouré une fraise, toute
description, aussi suggestive soit-elle, ne remplacera jamais le goût de la fraise.
Puisse ce livre vous donner l’envie de connaître cet état béni, réminiscence de ce
que ,bébé, nous avons connu: je suis Amour.
Imaginez un nouveau-né que vous tenez dans vos bras. Il est tout petit, tout
confiant, avec sa bonne odeur de bébé.
“Est-il important? A-t-il de la valeur? Laissez vous ressentir... Et pourtant, il n’a
rien fait pour les mériter. Il a de la valeur, il est important parce qu’il est en vie,
et cette valeur et cette importance il les gardera toujours. C’est un cadeau de
naissance et on ne le perd jamais puisqu’il n’est conditionné par rien d’autre que
le fait d’être soi et d’être en vie.”
Maintenant, imaginez que ce nouveau-né, bercé par des bras aimants, c’est
Vous. Et laissez vous ressentir que vous êtes aimé inconditionnellement, sans
aucune attente d’être différent, de répondre aux besoins de ceux qui vous
entourent.
Pressentez-vous un goût de paradis ?
Ces moments d’amour inconditionnels, gravés en nous à tout jamais, dont notre
être garde la nostalgie, nous les retrouvons dans la passion amoureuse.
Telle une mère et son bébé ne faisant qu’un, les amants vont être habités,
comblés par cette énergie d’amour .
L’énergie de la mère, symbole de l’amour infini de la femme, symbole de la
source d’amour qui ne cesse de couler et de prodiguer ses bienfaits, est
recontactée dans la relation d’amour.
Touchés intimement par cette énergie, les amants vont expérimenter des états
de grâce, où le temps suspend son vol, où l’ego disparaît peu à peu pour laisser
place à une vision nouvelle, où l’être aimé est vu dans son unité, dans son
essence, comme un cristal qui brille de mille éclats.
Les amants vont goûter à une paix infinie en se reflétant leur essence, car il n’est
pas de bonheur plus grand que d’être reflété dans son essence.
Nos parents ont rarement pu nous renvoyer notre essence, leurs parents
eux-mêmes n’ayant pas eu leur essence reflétée... Et on peut remonter loin
comme ça à travers les générations.
Alors les deux amants vivent la plénitude, et peuvent s’abandonner l’un à l’autre,
“spirituellement, aucun acte n’est plus important que celui de s’abandonner.
L’abandon est l’impulsion la plus tendre du coeur qui agit avec amour pour
satisfaire le désir de l’être aimé. L’abandon est la foi dans le pouvoir de
l’amour à accomplir n’importe quoi, même quand l’issue d’une situation reste
imprévisible. (Deepak Chopra).
Ce retour à la plénitude, au Moi, signe pour un temps la reddition de l’ego.
L’ego nous enferme avec ses concepts, ses jugements, ses exigences, ses refus.
Du coup on ne voit pas l’autre comme il est, on le voit a travers nos projections,
nos croyances, nos conditionnements, nos attentes, et on plaque un “deux” sur
cet autre qui devrait être autrement. Il devrait, ou ne devrait pas, il n’aurait pas
dû...
On ne voit pas “Arnaud”, on voit notre “Arnaud” à travers nos lunettes
déformantes.
Que se passe-t-il quand on sent qu’une personne attend de nous que l’on soit
différent? On se ferme, on se rétracte, tel un escargot dans sa coquille. Au
contraire, quand on se sent aimé, reconnu, accepté tel que l’on est, notre coeur
s’ouvre, notre sexe aussi !
Quand notre valeur intrinsèque, notre éclat, nous sont renvoyés par des yeux
aimants qui voient par delà nos personnalités, par delà nos imperfections, qui ne
sont que blessures non guéries, notre vie commence à changer.
A quoi sert de savoir que j’ai de la valeur si personne ne la reconnaît ?
Pour qui m’investir dans tout ce que je fais, déployer mes capacités, mes
ressources, si un regard débordant d’amour n’est pas présent? Ce regard
débordant d’amour qui va me signifier, re-signifier: comme tu es, tu es parfait.
Extraordinaires moments où notre valeur reconnue ne dépend pas de ce que
nous avons, de ce que nous faisons.
Moments bénis où, donnant et recevant de l’amour, notre propension à donner
et à nous abandonner va s’accroître.
Il est incroyable, et si bon, d’expérimenter ce que l’on désire de toutes ses
forces: la plénitude de l’être qui nous dit oui.
Alors, il nous arrivera de faire passer celui qu’on aime avant soi, non par
sacrifice, mais par joie du bonheur suscité en lui, joie de l’offrande. En ce sens, la
passion amoureuse est une nouvelle naissance.
Chacun avait son histoire, son passé, son chemin bien connu, balisé, jusqu’au
moment où les amants, grâce à leur rencontre vont créer un nouveau chemin
qui, parcouru en conscience, va les amener à passer de l’ego “moi d’abord” à
“l’autre existe aussi”. Il n’est pas un second moi-même, il est différent de moi. Ça
parait évident, et pourtant c’est à partir de là que de nouvelles étapes du chemin
vont être parcourues par les amants pour passer du non, du refus, au Oui, clé de
la libération .